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Un geste de solidarité avant Noël

8h du matin, au coeur de la Capitale, les rues sont vides. La brume se dissipe et le froid de la nuit se fait ressentir. Dans une agence de transport, Zabar et sa famille attendent, avec impatience, le bus qui les ramènera chez eux. 

Younes, agent de sécurité à la STIB, est appelé pour une urgence à l’arrêt Rogier au centre de la Capitale. “J’ai vu cette famille dans le froid avec leur fille… J’ai été capté par cette petite”. Il y a trois mois, Zabar est arrivé avec sa famille en Belgique. Dans un français timide, il explique: “Je voulais trouver un travail ici mais je n’en ai pas trouvé. J’avais du mal à laisser ma femme, enceinte de huit mois et ma fille de trois ans, seules dans la rue”. N’ayant aucune connaissance des aides mises en place dans notre pays, munis de cartons et de couvertures, ils décident de s’installer à deux pas de la rue Neuve. “C’était dur. J‘avais peur dans la rue qu’on vole ma fille ou qu’on me frappe”.  Ils ne souhaitent alors qu’une chose: Retourner en Roumanie. Younes raconte également: “Ce qui m’a touché, c’est qu’ils ne demandaient pas d’argent. Ils n’avaient pas de pancarte.”

Il poste donc un message sur un groupe Facebook: “Ils souhaitent prendre le bus. Je fais donc appel à votre générosité afin d’aider cette famille à s’en sortir”.

Habillée d’une longue jupe, d’un petit gilet et de sandales, la femme de Zabar semble fatiguée mais heureuse de rentrer chez elle. Leur fille, Anna-Maria, quant à elle,  ne réalise pas encore ce qu’elle vient de vivre. Younes lui montre la reine des neiges sur son GSM, elle regarde, souriante, en attendant l'arrivée du bus.

La solidarité des belges ne s’est pas faite attendre. En moins de 24 heures, Younes a récolté quelques centaines d’euros, des vêtements et de la nourriture. Hossein , l’un des donateurs: “J’étais en pyjama au chaud et cette famille dans le froid, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose.” Grâce à la solidarité des belges, Zabar et sa famille ont passé leurs deux dernières nuit à Bruxelles au chaud.

Après deux heures d’attente, le car débarque du haut de la rue royale.  Les sourires se lisent sur leurs visages. “Je n’ai pas peur. Je suis content de retourner chez moi,” Zabar.

Une fois en Roumanie, ils vont vivre chez ses parents. Il compte trouver rapidement du travail dans le batiment. Avant de monter dans le bus, Zabar charge ses deux sacs ainsi qu’une poussette issue des dons. Ils arriveront vers 22heures dimanche dans le Nord de Bucarest.

Quant à Youness et Hossein ils ont déjà fait savoir qu’ils ne s’arrêteront pas là.

Texte: Sarah Verlaine

Photos: Florence Detienne

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